Dans Pensées, je réactive mes gravures d’organes sur bande de plâtre comme des pensées matérialisées. Je les range en petits tas, je les balaie, je recommence; des gestes obsessionnels, faits avec calme, qui traduisent le besoin de remettre de l’ordre dans mon esprit. Par cette répétition, les plaques s’abîment, se détériorent, et la poussière qui s’en échappe envahit peu à peu l’espace, allant jusqu’au spectateur. Cette poussière devient la métaphore de mes pensées envahissantes, visibles et partageables. La performance expose ainsi l’agitation mentale, mais aussi la possibilité de la transformer en matière sensible.