Os(s) est née d’un vertige; celui de l’angoisse, quand le corps découvre soudain le poids de l’humanité. Dans ces moments, j’ai cette impression d’accéder à une vérité brutale : ce que nous sommes en tant qu’humanité. Je déambule lentement, portant sur moi cette amas d’os en céramique je m’arrête face aux spectateurs, les regarde. Je partage ce poids, ce moment. L’Humanité devient tangible, son poids aussi. Les os s’entrechoquent, produisent un son de carillon : la fragilité n’est jamais loin, même dans ce qui subsiste. Le corps ploie, résiste, puis abandonne. Dans un dernier geste, je décroche les os et les accroche au mur, me délestant de cette charge. Je pars. Il ne reste que les fragments suspendus, témoins muets de ce qui a été vécu. La pièce existe aussi dans une série photographique en cours, et la performance complète peut être réactivée dans d’autres contextes.